Le Collège Nordique s’inspire du premier Sommet provincial sur l’apprentissage au Nouveau-Brunswick

Les 4 et 5 novembre derniers, Patrick Arsenault, directeur général du Collège Nordique, s’est rendu à Moncton (Nouveau-Brunswick) pour participer au tout premier Sommet provincial sur l’apprentissage tout au long de la vie, organisé par le CODAC NB et soutenu par le RESDAC. 

Cette participation, rendue possible grâce au financement du RESDAC, et dans le cadre du rôle de Patrick comme administrateur au conseil d’administration du RESDAC, s’inscrit directement dans la préparation du Sommet panterritorial que le Collège Nordique organisera en juin 2026. 

Patrick était accompagné de Souâad Larfi, Directrice de la formation à l’Association franco-yukonnaise (AFY), dans une démarche conjointe visant à s’inspirer de ce moment fort pour mieux soutenir l’apprentissage tout au long de la vie dans les territoires. 

Un Sommet structuré et mobilisateur : une source d’inspiration pour les territoires 

Le Sommet a réuni plus de 135 personnes en position de leadership issues des milieux communautaire, municipal, économique, culturel, de l’immigration et de l’éducation. Pendant deux jours, les personnes participantes ont échangé sur les conditions à mettre en place pour bâtir des communautés apprenantes francophones. 

Un moment clé fut la signature de la Déclaration provinciale sur l’apprentissage tout au long de la vie, qui engage les partenaires à : 

• Reconnaître l’apprentissage comme un droit à tous les âges 
• Renforcer la collaboration intersectorielle 
• Soutenir la création de communautés apprenantes dans toutes les régions 
• Travailler vers un plan d’action provincial 

Patrick retient particulièrement la grande qualité de l’organisation, un élément qui inspire fortement les territoires : 

« La barre est haute. On voit une mobilisation solide, très bien structurée. Pour les territoires, c’est inspirant et motivant. Nous sommes encore à une étape embryonnaire, mais cette visite confirme que nous avançons dans la bonne direction et que nous avons notre propre rôle à jouer. » 

Les TNO et le Nouveau-Brunswick : deux réalités francophones très différentes 

Patrick souligne que les enjeux des TNO diffèrent de ceux du Nouveau-Brunswick. 

Au Nouveau-Brunswick, les défis actuels en littératie sont liés à une histoire où l’accès à l’éducation en français était limité, voire interdit, marquant durablement la trajectoire d’une partie de la population francophone. 

Aux Territoires du Nord-Ouest, la réalité est toute autre : 

• La majorité des personnes francophones sont venues pour le travail, souvent déjà diplômées 
• Les besoins se concentrent sur l’accueil, l’établissement et l’inclusion des personnes nouvellement arrivées 
• L’objectif est de favoriser une communauté francophone multiculturelle, dynamique et vivante 

Patrick résume ainsi les différences : 

« Les besoins ne sont pas les mêmes. Aux TNO, il s’agit surtout de créer des espaces qui permettent aux personnes nouvellement arrivées de prospérer en français et de contribuer à une communauté diverse, enracinée dans un contexte nordique unique. » 

Christian Kit Goguen : un témoignage marquant sur l’apprentissage et la résilience 

Un des moments les plus marquants du Sommet pour Patrick a été la conférence de Christian Kit Goguen, artiste du Cirque du Soleil vivant avec le syndrome de Gilles de la Tourette. 

Son témoignage a profondément touché les personnes présentes. Il a décrit avec franchise les obstacles rencontrés dans les environnements d’apprentissage formels, puis expliqué comment les arts ont joué un rôle déterminant dans son parcours, jusqu’à lui permettre d’atteindre un niveau de maîtrise et de présence scénique exceptionnel. 

Patrick a particulièrement souligné l’interprétation d’une chanson évoquant la transmission de la Tourette de père en fils, un moment d’une grande intensité qui illustrait à la fois la vulnérabilité, la résilience et l’impact que ces expériences peuvent avoir sur le développement d’un humain dès le jeune âge. Un passage à la fois saisissant et profondément humain, qui a résonné dans toute la salle. 

Comme le souligne Patrick : 

« On a ri et pleuré. Ce qu’il a partagé était d’une honnêteté saisissante. Il nous rappelle que les chemins d’apprentissage sont multiples et doivent reconnaître la réalité de chaque personne. » 

Un signal fort pour le Nord : s’inspirer, adapter et bâtir notre modèle 

À l’issue du Sommet, Patrick Arsenault et Souâad Larfi arrivent à la même conclusion : 
les territoires veulent aussi créer une culture forte d’apprentissage tout au long de la vie. 

« Ce Sommet nous confirme que les territoires doivent unir leurs forces et adapter cette vision à leurs réalités. Nous sommes inspirés et prêts à relever le défi. » 

Ce Sommet au Nouveau-Brunswick marque le début d’une série d’événements nationaux consacrés à l’apprentissage tout au long de la vie. Bien que chaque province soit appelée à organiser le sien, trois premiers rendez-vous sont déjà confirmés : 

• Nouveau-Brunswick – novembre 2025
• Alberta – mai 2026 
• Sommet panterritorial des trois territoires, organisé par le Collège Nordique – juin 2026 

Ces rencontres serviront de fondation à un mouvement plus large, où chaque province et territoire contribuera à bâtir une vision commune de l’apprentissage tout au long de la vie pour les communautés francophones en situation minoritaire. 

En route vers le Sommet panterritorial du Collège Nordique 

À travers cette participation à Moncton, le Collège Nordique renforce sa capacité à : 

• Bâtir un événement panterritorial mobilisateur; 
• Valoriser les réalités nordiques; 
• Soutenir les communautés francophones des trois territoires; 
• Créer des espaces où toutes les personnes peuvent apprendre, contribuer et se reconnaître. 

Le déplacement de Patrick Arsenault et Souâad Larfi représente ainsi une étape clé dans la préparation du Sommet panterritorial, et confirme la volonté du Collège de jouer un rôle structurant dans l’avenir de l’apprentissage tout au long de la vie dans le Nord.